USA, une nouvelle vision ?

Publié le par blog-allemoniere-tf1

Les institutions internationales sont incapables de faire face aux défis du vingt et unième siècle.

 

 

                                        Richard Haass Département d'Etat 2001 2003

 

 C’est, Richard Haass, membre  de l’équipe de G Bush père, avant de devenir, conseiller de Colin Powell au Département d’Etat entre 2001 et 2003, qui tient ces propos. Cette semaine, il était, en tant que président du  « Council on Foreign Relations » l’un des « think tank » les plus respectés des Etats-Unis, l’invité de la revue française Foreign Policy. 

 « Le plus gros danger qui se pose à nous, ce n’est pas la Chine, les pays émergeants mais le déclin de toutes nos institutions traditionnelles ».

 Ces institutions n’assurent plus leur fonction régulatrice et coordinatrice a-t-il précisé, lors d’un petit déjeuner organisé cette semaine dans un grand hôtel parisien. 

Ses propos sont une illustration du débat qui a lieu en ce moment, aux Etats-Unis, au sein des spécialistes des questions internationales et stratégiques.  

Selon, Richard, Haass, le 44ème président DES Etats Unies devra faire face à des défis jamais rencontrés auparavant,

 

                                   Georges W Bush ( Ph E Draper) 43ième président

«  C’est une période difficile de notre histoire, notre croissance sera plate et la population demandera à nos gouvernants d’adopter une politique de repli ….. Elle ne comprendra pas les véritables enjeux posés par la globalisation…. »  

Nous assistons, a-t-il poursuivit, à une redistribution du pouvoir hors des USA. Le monde n’est plus dominé par quelques états, il y a dispersion. Les acteurs sont multiples. Aux cotés des états, on trouve désormais de nombreux autres intervenants. Un groupe de ministres des Affaires Etrangères ou de Chefs d’Etat ne peut plus décider, seul, pour le reste du monde. 

Nous sommes entrés dans une ère où la domination des USA et de l’Europe fait partie du passé. Nos institutions ont été crées pour construire un monde de stabilité et de prospérité après la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, nous devons faire face à l’instabilité, à la globalisation, à la circulation extrêmement rapide de flux financiers, d’idées, de biens, d’informations…. .  

NOS institutions seront-elles capables de se transformer ? 

 

                                  Assemblée générale ONU

 

ONU : Ce sont les Nations unies qui auront le plus de mal à le faire. Le conseil de sécurité ne reflète pas l’état du monde et les états membres sont incapables de se mettre d’accord. Pas de consensus, pas de volonté commune. L’ONU serait à ses yeux, l’institution la moins capable de se réformer.  

Il n’en va pas de même pour l’OTAN. L’institution qui existe, aujourd’hui, n’a rien à voir avec celle qui fut mise sur pied en 1949, elle a perdu ses obligations.  «  Ce n’est plus une Alliance », c’est un groupe de partenaires très disparates, capables de traiter des questions de sécurité.  

FMI, Banque mondiale, OMC …. Devront être adaptés aux nouvelles donnes. Si certaines transformations et adaptations sont possibles, Richard Haass estime qu’il va falloir mettre sur pied de nouvelles structures qui devront tenir compte des nouveaux acteurs. Parmi ceux-ci, il y a les ONG mais aussi des groupes comme Al Qaida a-t-il précisé. 

 

 

Quid de ces nouvelles institutions ?  

Elles n’auront rien à voir avec celles que nos connaissons, Selon l’ancien conseiller de Colin Powell, ces agences devront être crée pour régler un problème et un seul, en exemple, il cite l’organisation du marcher du combustible nucléaire.  

 

 

Quid de la politique étrangère américaine à court et moyen terme ?  

Scepticisme, pessimisme. Il  plaide pour une approche plus réaliste et pragmatique de la politique étrangère américaine. « La promotion de la démocratie est un luxe » que l’on ne peut plus se permettre.  

Si nous voulons, dit il, régler le problème du nucléaire iranien, il faut les russes à nos cotés, si nous voulons en finir avec le problème Nord Coréen, il faut les chinois et ce n’est pas en dénonçant les violations des libertés et des droits de l’homme dans ces pays, que nous y arriverons. Il serait préférable de demander à la Chine, à la Russie…de trouver avec nous des réponses aux nouveaux défis,  le reste suivra.  

L’Irak : Selon lui, la politique étrangère américaine ne sera plus dominée par l’Irak «  c’est fini, c’est derrière nous », quelque soit celui qui sera élu à la Maison Blanche, «  nous en ferons moins de toute façon ».  

L’urgence : l’Afghanistan. « Compliqué, nous avons manqué le rendez-vous de 2002 03, tout était possible ». Aujourd’hui c’est différent, il faut gérer le problème en intégrant la donne pakistanaise. « C’est un dilemme, partir et abandonner le pays aux terroristes ou être une force d’occupation », tel est le choix.  

Pour Richard Haass, pas d’hésitation, il faut rester même si le Président Karzai n’est pas légitime. Qui mettre à sa place ?

 

                                  Hamid Karzai avec le Président Georges W Bush

 

Les troupes américaines sont là et pour longtemps, a-t-il ajouté, avant de préciser que cette « occupation » doit s’accompagner d’une réelle politique de développement et de soutien aux forces afghanes.  

Iran. D’ici 4 ans, nous devrons faire un choix très difficile sur le dossier iranien soit « arrêter la course de l’Iran par la force, soit  vivre avec une puissance nucléaire ». La voie diplomatique, il ne l’élimine pas, mais semble sceptique. Peu de chance d’aboutir si la Russie n’est pas pleinement intégrée à la négociation. Des discussions directes entre Washington et Téhéran, il y est favorable. « Il faut explorer, après on verra » . 

Enfin, il faut se mettre sérieusement autour d’une table pour régler les questions d’environnement et de commerce international.

 En l’absence de refonte globale, le nationalisme économique, accompagné de politiques protectionnistes en matière d’immigration prendront le pas sur le reste.

 

Une intervention brillante et claire loin des vieux schémas qui avait commencé par une première remarque : « nous allons devoir faire face à une énorme quantité de difficultés ».

 

 

 

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O
'Nous allons devoir faire face à une énorme quantité de difficultés'.N'est ce pas là une phrase qui s'adapte à l'ensemble de l'histoire de l'humanité ?. <br /> L'intérêt de son  discours me semble surtout résider dans le fait qu'il confirme  clairement  qu'à son sens, nous sommes effectivement sortis de l'organisation  du monde tel que connu depuis la fin de la seconde guerre mondiale.. Et qu'il convient donc de s'adapter..<br /> Il est d'ailleurs étonnant que la plupart de ses confrères, eux aussi très brillants, n'aient  pas encore  pris la mesure, des changements qui ont se sont produits sur les 7 ou 8 dernières années, et qui ont propulsé de nouveaux groupes, pays, sphères d'influences.... sur le devant de la scène.. C'est un peu comme si les évémenet du  9.11 avaient gelé la capacité américaine à prendre la mesure des changements en cours.... Les crystalisant durant 8 ans sur un sujet, sans leur laisser une chance d'appréhender le reste des événements. <br />  <br />  <br />  
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